Fête du Saint Sacrement
Abbé Jean Compazieu | 7 juin 2009Lectures bibliques : Lire
En cette fête du Saint Sacrement, nous découvrons une chose importante : Jésus n’a été célébrant qu’une seule fois. Bien sûr, il a célébré la Pâque juive avec ses disciples. Il allait à la synagogue à chaque Sabbat. Il y assurait la lecture et le commentaire. Mais sa première messe n’a été qu’au soir du Jeudi Saint, la veille de sa mort. Ce jour-là, il a voulu que tout soit bien préparé. Il a même envoyé ses disciples pour s’en occuper : “Allez à la ville ; vous y rencontrerez un homme portant une cruche d’eau. Suivez-le. Et là où il entrera, dites au propriétaire : Le maître te fait dire : ‘ Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ? ’ Il vous montrera, à l’étage, une grande pièce toute prête pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs.”
Il y a là une leçon pour nous aujourd’hui. Si nos messes sont souvent peu fécondes c’est parce qu’elles ne sont pas préparées. Il est important que tous y pensent à l’avance et pas seulement l’équipe de préparation. Chacun devrait savoir quel évangile sera lu et chercher sur quels points nous allons rendre grâce. Nous sommes tous invités à nous mettre en présence de Dieu. L’important n’est pas de “préparer” mais de “SE” préparer. Bien sûr, il est nécessaire qu’une équipe s’occupe des chants et du déroulement. Cependant, il ne faut pas perdre de vue qu’il ne s’agit pas d’abord d’un rituel à respecter mais d’une rencontre avec notre Seigneur. Trop souvent, ce qui motive notre présence à l’église c’est la circonstance qui nous y amène, la messe de tel ou tel saint, une messe de mariage, une messe de funérailles… Et nous oublions la messe de Jésus Christ. C’est d’abord pour lui et autour de lui que nous nous rassemblons le dimanche. Nous avons tous beaucoup de chemin à parcourir pour vivre l’Eucharistie dans sa plénitude.
Le Christ l’a instituée pour rester parmi nous. Cette présence mystérieuse, le chrétien la découvre dans la foi. On ne peut pas la prouver par des méthodes d’analyses scientifiques sur des hosties consacrées. Elle est entièrement invisible et n’apparaît qu’à l’œil intérieur de celui qui croit. Les juifs ne pouvaient admettre cette présence. Jésus leur avait annoncé : “Le pain que je donnerai, c’est ma chair.” Pour beaucoup, ce discours était trop dur à entendre, et la plupart ont fini par se retirer. Ce n’est donc pas d’aujourd’hui que l’Eucharistie pose question. Mais les Douze sont restés fidèles à Jésus parce qu’il a “les paroles de la Vie Eternelle”.
Depuis ce grand soir du Jeudi Saint, l’Eucharistie a toujours été au cœur de la communauté chrétienne. Mais ce n’est qu’après la résurrection que les disciples pourront découvrir le sens des gestes et des paroles du Seigneur. Quand nous parlons du l’Eucharistie, du “Corps et du Sang” de Jésus, il faudrait ajouter “de Jésus ressuscité”. En effet, Jésus a voulu que le pain et le vin deviennent le moyen où il nous donne l’énergie vitale de la résurrection. En mangeant ce pain et en buvant ce vin, nous entrons en contact avec le Christ ressuscité. A chaque messe, c’est lui qui vient raviver notre alliance avec lui. Nous pouvons repartir dans la joie et l’action de grâce pour vivre avec lui une nouvelle journée, une nouvelle semaine.
Nous n’aurons jamais fini de découvrir la grandeur de ce mystère eucharistique. Nous devons l’accueillir dans la foi et le plus grand respect. Quand nous entrons dans une église, c’est le Seigneur qui nous accueille. Un jour, des chrétiens sont allés trouver Dom Helder Camara, évêque de Recife pour lui dire qu’un voleur avait pénétré dans telle église. Il avait ouvert le tabernacle. Comme il ne s’intéressait qu’au ciboire, il avait jeté les hosties dans la boue. Ces chrétiens choqués par cette profanation ont demandé une grande cérémonie de réparation. La cérémonie a eu lieu et voici ce que Helder Camara a dit :
“Seigneur, au nom de mon frère le voleur, je te demande pardon. Il ne savait pas ce qu’il faisait. Il ne savait pas que tu es vraiment présent et vivant dans l’Eucharistie. Ce qu’il a fait nous touche profondément. Mais mes amis, mes frères, comme nous sommes tous aveugles ! Nous sommes choqués parce que notre frère, ce pauvre voleur, a jeté les hosties, le Christ eucharistique dans la boue, mais dans la boue vit le Christ tous les jours, chez nous, au Nordeste ! Il nous faut ouvrir les yeux ! » Et je disais que le meilleur fruit de la communion au Corps du Christ dans l’Eucharistie serait que le Christ ainsi reçu nous ouvre les yeux et nous aide à de reconnaître l’Eucharistie des pauvres, des opprimés, de ceux qui souffrent. C’est sur cela que nous serons jugés, le dernier jour… “
Ce Jésus que nous accueillons et célébrons chaque dimanche nous renvoie vers les autres, vers ceux qui ont faim, ceux qui n’ont plus rien, ceux qui souffrent du mépris et de l’exclusion. Il est présent en chacun d’eux. Si nous voulons le rencontrer c’est vers eux que nous devons aller. L’Eucharistie nous relie tous à lui. Quand nous allons communier, nous nous engageons à devenir des frères universels. Un chrétien ne doit pas céder au racisme ni à la violence. Il ne doit pas garder de la rancune. Il doit faire le premier pas vers les autres et pardonner. En effet, comment communier au Christ si nous renions sa fraternité universelle par le rejet de l’autre ?
Si nous accueillons vraiment le Christ dans notre vie, rien ne peut plus être comme avant. Prions-le en communion avec tous les Chrétiens. Qu’il nous apprenne à aimer tous ceux qui nous entourent comme lui et avec lui.
(D’après diverses sources)
Merci père pour “votre dévouement ” à nous offrir de belles homélies!!
********************PRIÈRE DE LOUANGE ****************
Dieu créateur et notre Père, loué sois-tu pour le pain donné chaque jour,
sans même attendre nos demandes :
tu sais bien ce qu’il nous faut et tu entends les mots secrets de notre faim. ***GLOIRE À TOI DANS LES SIÈCLES !
Béni sois-tu pour le vin de nos joies et pour l’amitié partagée au cours de nos repas. Ton Fils Jésus a connu lui aussi les joies simples et vraies de l’existence humaine : joie d’accueillir à notre table, joie d’être accueilli comme Dieu même.***GLOIRE À TOI DANS LES SIÈCLES !
Béni sois-tu pour Jésus qui nous rassemble comme jadis il rassembla sur la montagne la foule venue l’écouter. Pour tous il multiplie le pain de la vraie vie,
le pain d’une parole qui fortifie et le vin d’un bonheur sans prix.***GLOIRE À TOI DANS LES SIÈCLES !
Sa présence à la table des pécheurs a réjoui les cœurs libérés. Invités au banquet de son alliance, nous sommes encore trop peu les affamés du pain véritable, celui qui donne la vie au monde. Que ton pain soit en nous levain de résurrection, nourriture de l’homme nouveau ! Qu’il fasse de nous une communion de frères et de sœurs aux mains ouvertes vers les millions de vivants tenaillés par la soif et la faim. .***GLOIRE À TOI DANS LES SIÈCLES !
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***Beaucoup de paroisses n’ont plus de prêtres mais continuent de se rassembler autour de la Parole: en cette fête du Saint Sacrement prions et faisons prier pour que Dieu nous envoie des prêtres que notre monde a tant besoin!***
PRIÈRE UNIVERSELLE
*** Pour tous ceux qui, dans l’Église, ont la charge de partager à leurs frères le Pain de ta Parole et celui de l’Eucharistie, nous te prions, Seigneur viens combler nos faims et nos soifs de bonheur et de vie
*** Pour celles et ceux que les circonstances de la vie privent de la possibilité de communier nous te prions, Seigneur viens combler nos faims et nos soifs de bonheur et de vie
***Pour celles et ceux qui, aujourd’hui, ne connaissent que la faim, le dénuement, la détresse nous te prions, Seigneur viens combler nos faims et nos soifs de bonheur et de vie
***Pour tous les hommes de bonne volonté qui oeuvrent pour la communion entre les hommes et la paix entre les peuples nous te prions, Seigneur viens combler nos faims et nos soifs de bonheur et de vie
***Pour celles et ceux qui, jour après jour, humblement, donnent leur vie au service de leurs frères nous te prions, Seigneur viens combler nos faims et nos soifs de bonheur et de vie
*** Pour ceux que Dieu appelle au sacerdoce, au service de la communauté, qu’ils soient soutenus par toute l’Église dans ce don qu’ils font de leur vie nous te prions, Seigneur viens combler nos faims et nos soifs de bonheur et de vie
Qu’elle est vraiment profonde cette homelie! Elle aide a prendre conscience de nombre d’erreurs que nous ne cessons de commettre par rapport a ce “Saint-Sacrement” qu’est l’eucharistie!! Non seulement que nous y participons parfois parce qu’il s’agit de la messe d’un tel ou tel saint, messe de mariage ou messe de funerailles, mais aussi parfois parce que c’est tel pretre qui la dit et un non un tel!autre !On oublie qu’il s’agit de la messe du Christ et on fait d’elle la messe d’un tel ou tel pretre. Or ne pensant ainsi, on court le risque de ne plus jamais y prendre part si un tel pretre en qui l’on a(vait)confiance parvient un jour a nous decevoir. Une autre erreur que nous commettons est celle d’accorder de l’importance a une messe ou une autre par rapport a l’evenement que l’on commemore ou celebre. On se dit parfois que la messe de Noel ou de Paques est plus importante que la messe d’un dimanche ordinaire. Or toutes les messes, quel que soit l’evenement celebre proclame le meme mystere de la mort et de la resurrection du Christ qui est en demeure l’element fondateur. Un autre point qui m’interpelle dans votre homelie concerne la preparation: la preparation non pas du rituel ou du rite, mieux de la ceremonie(qui est d’ailleurs necessaire parce que bien preparee, elle fait prier), mais bien plus la preparation personnelle ou individuelle. La messe n’etant pas une fete comme toutes les autres: elle est non seulement rencontre avec le Christ, mais aussi et surtout accueil du Christ. On y va aussi bien pour le rencontrer que pour le recevoir, bien sur a travers le pain et le vin consacres. Puisse le Seigneur nous accorder la grace de vivre ce “Saint-Sacrement” selon sa sainte volonte, qu’il nous guide et nous eclaire Lui-meme aujourd’hui, demain et pour les siecles des siecles, amen.
Merci Père Jean pour cette homélie que j’ai trouvée particulièrement essentielle.
C’est vrai que Jésus n’a été célébrant qu’une fois. Nous, nous avons le bonheur d’aller communier plusieurs fois par semaine.
C’est pourquoi, il faut se préparer à la messe. Personnellement, je lis EAQ chaque jour et cela me fait le plus grand bien. Et dans chaque messe, je retrouve le Seigneur bien qu’il m’accompagne chaque jour. D’autant plus, que l’Eucharistie donne l’énergie de la Résurrection (j’avoue que je n’avais jamais pensé à ça).
Bien sûr, l’Eucharistie augmente ma générosite et ma disponibilité envers les autres. Mais maintenant qu’il fait beau et chaud, je ne vois plus de SDF dans le métro et il n’y en a pas autour de chez moi. Aussi, je choie particulièrement les membres de ma famille et ceux que je côtoie. Et vraiment, je ne rejette personne. Pour moi, chaque être vivant est mon frère.
Merci pour la lucidité de Dom Camara. Je connaissais cette histoire mais il est toujours bon de la rappeler. Il faut toujours regarder la poutre qui est dans notre oeil au lieu de la paille dans l’oeil du voisin.
Merci beaucoup pour la vidéo représentant Mgr Dominique Rey. J’ai ainsi appris que l’Eucharistie signifie “Dieu a répondu”. Et l’adoration eucharistique est une merveilleuse miséricorde de Dieu.
Que le Seigneur nous accompagne tous et écarte de nous le Mauvais.
Christiane
La Fête de l’Eucharistie
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En finale de la série des grandes solennités ( de Noël à la Trinité), nous fêtons aujourd’hui le Sacrement qui les récapitule toutes et qui les actualise chaque dimanche: le SAINT SACREMENT DU CORPS ET DU SANG DU CHRIST.
Puisque nous approchons de la fin de l’ANNEE SAINT PAUL, nous proposons de méditer ce qu’en disait le grand apôtre: en effet c’est de lui que nous tenons le premier récit de la Dernière Cène. Alors qu’il était en train de développer l’Eglise d’Ephèse, Paul reçut des nouvelles de l’Eglise de Corinthe qu’il avait fondée dans les années 50/51. Il est scandalisé par leur façon de vivre l’assemblée dominicale et il ne leur envoie pas dire !
Quand vous vous réunissez en assemblée, il y a parmi vous des divisions…Ce n’est pas le “repas du Seigneur” que vous prenez !
Chacun se hâte de prendre son repas, l’un a faim, l’autre est ivre…Méprisez-vous l’Eglise de Dieu ?… ( I Corinthiens 11, 17 – 30)
Les premières générations chrétiennes n’ont jamais disposé de chapelles: les réunions hebdomadaires se déroulaient chez un membre qui possédait une maison assez spacieuse pour accueillir le groupe. (Il n’est pas demandé aux riches de vendre leurs biens mais de les mettre au service de la communauté). Chacun apportait son panier de victuailles car l’Eucharistie s’accompagnait d’un repas en commun (“les agapes”). Et que se passait-il ? L’ hôte qui recevait rassemblait les gens de son rang dans la belle pièce réservée aux réceptions tandis que les pauvres étaient relégués dans le patio !…
Paul est furieux ! Reconstituer les séparations des classes sociales, faire de la discrimination ? Dans ce cas, hurle-t-il, “ce n’est pas le Repas du Seigneur”.
Et c’est pour couper court à cette dérive et retrouver la vérité de la réunion eucharistique que l’apôtre rappelle la dernière Cène – où il n’était naturellement pas présent mais dont on lui a transmis le déroulement et la signification:
Voici ce que j’ai reçu du Seigneur et ce que je vous ai transmis: le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain et, après avoir rendu grâce, il le rompit et dit: ” Ceci est mon Corps qui est pour vous; faites cela en mémoire de moi”. Il fit de même après le repas en disant: ” Cette coupe est la Nouvelle Alliance en mon sang; faites cela toutes les fois que vous en boirez, en mémoire de moi”.
Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne.
Alors que naguère le jeune pharisien enrageait d’apprendre que certains de ses compatriotes s’étaient convertis à Jésus Messie, à présent l’ancien persécuteur raconte avec respect l’acte fondateur de l’Eucharistie.
A l’heure même où il sait qu’il va être livré aux hommes pour subir le supplice le plus horrible, Jésus se livre, On ne prend pas sa vie: il la donne. L’exécution devient don, offrande. Très consciemment il “se donne” à ses disciples qui pourtant, il ne l’ignore pas, vont l’abandonner dans quelques heures.
Jésus se fait l’agneau pascal de la Nouvelle alliance. Pendant des siècles, Israël avait célébré “la pâque”, le sacrifice de l’agneau qui commémorait la libération de l’esclavage en Egypte, l’Alliance du Sinaï et la naissance du “peuple de Dieu”. Dorénavant il s’agit de consommer, de s’approprier le sacrifice de Jésus afin de célébrer la sortie de l’esclavage du péché, la Nouvelle alliance en son sang et l’entrée dans le Royaume de Dieu.
Ce repas ne se déroule pas le jeudi (jour de la dernière Cène) ni le vendredi (jour de la croix) mais le 3ème jour, le lendemain du sabbat, le jour où Jésus est ressuscité. Aussi très vite, on appellera ” Le Jour du Seigneur”- qui, à travers le latin (domenica), donnera le mot français “dimanche”- lequel deviendra bien le 1er Jour de la semaine ( et non le week-end comme on dit ).
Donc, dès les origines, toute communauté chrétienne se rassemble en ce jour du Seigneur; elle écoute les enseignements, elle se laisse interpeler par la Parole de Dieu, elle partage le Repas du Seigneur en commémorant le don de Jésus sur la croix, en célébrant sa Résurrection et sa Présence vivante aujourd’hui en son sein, et en attendant de la sorte le Retour du Seigneur.
Le passé de la Pâque de Jésus, le présent de sa Vie partagée, l’espérance du Royaume définitif: cela crée la communion, fonde une cellule de paix mondiale. Tel est le contenu extraordinaire de l’Eucharistie.
On comprend pourquoi Paul ne peut supporter qu’il y ait des scissions selon les “classes sociales”:
” Que chacun s’éprouve soi-même avant de manger ce pain et de boire à cette coupe; car celui qui mange et boit sans discerner le Corps du Seigneur mange et boit sa propre condamnation “.
Les Corinthiens croyaient que le Pain et le Vin distribués par le président d’assemblée étaient bien le Corps et le Sang du Christ mais ils n’en tiraient pas la conséquence immédiate. Ils ne “discernaient “pas LE CORPS DU CHRIST que le Repas du Seigneur constitue: les convives sont UN SEUL CORPS, un organisme vivant, une communauté réelle dont les membres acceptent leurs différences tout en entrant dans la communion les uns avec les autres.
Il y avait là des Juifs et des Grecs, des patrons armateurs et des dockers, des vieux et des jeunes, des hommes et des femmes: la messe ne provoque pas un amalgame, elle n’abolit pas les différences mais elle fait de l’ensemble une COMMUNAUTE où chacun est UNE PERSONNE UNIQUE, respectée comme telle.
Leçon jamais tout à fait acceptée ! On se rappelle que, au 19ème siècle, les riches étaient installés en avant sur de beaux sièges rouges tandis que les ouvriers étaient relégués derrière sur des chaises en paille ! Et l’Eglise a perdu la classe ouvrière qui s’est sentie non reconnue ! Il fallut attendre l’abbé Cardijn pour entendre le cri célèbre :” Un jeune ouvrier vaut tout l’or du monde”.
Le temps est fini où il suffisait d’obliger d’aller à la messe du dimanche. Des multitudes – et notamment les jeunes générations – se sont détournées de la pratique. Que faire ? Nous ne pouvons en rester à des plaintes stériles, ni nous répandre en critiques amères, ni nous résigner lâchement.
La démarche de “pratiquer” est une décision lourde de sens; elle ne sera jamais celle d’une majorité. Saint Paul n’a pas édulcoré les exigences afin “d’avoir du monde”. Pour lui, ce qui importait, c’était de créer une authentique communion chrétienne – peu importait le nombre, dont il ne parle jamais ! L’essentiel était de donner naissance à des chrétiens lucides sur l’engagement qu’ils prenaient.
L’heure est à la vérité. Chaque chrétien est responsable. Travaillons à faire des célébrations significatives qui apparaissent comme “le repas du Seigneur”.
Y allons-nous avec autant d’allégresse que les jeunes à leurs concerts ? Nous empressons-nous d’arriver pour vivre l’acte le plus important de notre semaine ? Nous saluons-nous ? Nous préoccupons-nous les uns des autres ? Renversons-nous les disparités pour nous rejoindre dans le Cœur du Christ ? Sommes-nous UN CORPS ? Voit-on que nous nous aimons les uns les autres ? Le souvenir de la croix nous remplit-il de la joie du pardon et de l’espérance du monde de Dieu qui vient ?..
R. D (dominicain)
Le Sacrement du Corps et du Sang du Christ
Elles sont nombreuses les alliances que Dieu, Créateur de l’Univers et donc de l’Humanité, a conclu avec celle-ci. Dès sa création d’amour il lui demande fidélité en ne mangeant pas du fruit défendu, celui de l’orgueil opposé à son véritable amour.
Ecoutant les tentations de l’Esprit du mal, l’humanité et le peuple choisi d’Israël se tourneront vers des idoles et leur sacrifieront jusqu’à des êtres humains croyant se concilier les pouvoirs des dieux. Noé, Abraham, Moïse, Isaïe, Jérémie, … ils sont assez nombreux les prophètes envoyés par le Seigneur pour rappeler une alliance non respectée avec le seul Dieu unique, surtout au peuple d’Israël, devenu peuple de Dieu.
La 1ère lecture de l’Exode aujourd’hui redit un des rappels de Moïse à ce peuple qui alors proclame : « Toutes ces paroles que le Seigneur a dites, nous les mettrons en pratique ». Pour spécifier cet assentiment Moïse « bâtit un autel » et fit « immoler de jeunes taureaux en sacrifice de paix », aspergeant l’autel et le peuple de leur sang comme alliance renouvelée, le sang étant signe de vie.
La Bible nous rapporte les défaillances nombreuses du peuple d’Israël choisi pour convertir toutes les nations à une alliance avec le Seigneur. Elle promettait vie éternelle et prospérité. Naissait alors la nouvelle et définitive alliance conclue par Dieu avec l’envoi de son fils, Jésus Christ, Fils de Dieu fait homme pour le salut du genre humain.
La 2ème lecture des Hébreux le présente comme « grand prêtre du bonheur qui vient ». « Le Temple de son corps est plus grand et plus parfait que celui de l’ancienne alliance » scellée avec Moïse. Mieux que le sang d’animaux c’est son propre sang que Jésus accepte de donner. Elle « purifie des actes qui mènent à la mort » et donne « l’héritage éternel déjà promis ».
L’Evangile (Marc 14, 12-16. 22-26) nous redit le récit du dernier repas de Jésus avec ses apôtres, repas pascal demandé par le Seigneur pour célébrer la délivrance du peuple hébreux de l’esclavage en Egypte. C’est au cours de ce repas que Jésus va se donner à manger comme pain de vie éternelle sous l’aspect du pain – « prenez ceci est corps » et comme son sang répandu pour la multitude, sous l’aspect du vin – « ceci est mon sang, le sang de l’Alliance »
Aujourd’hui l’Eglise nous engage à fêter l’Eucharistie, sacrement du corps et du sang du Christ. « Le voici le pain des anges, pain des enfants de Dieu . Ô bon pasteur, notre vrai pain, nourris-nous et protège nous » ; « donne-nous ton héritage, en compagnie des saints » … quelques paroles de la Séquence. Elles nous invitent à chanter la gloire du Seigneur, son amour pour pénétrer nos cœurs dans la simplicité et l’efficacité de cette communion.
« Nous partageons la coupe du salut en invoquant le nom du Seigneur ». C’est donc ce que nous faisons présentement dans la joie ! Alléluia !
Bonsoir,
Je m’appelle Christophe Mamouroux. Je suis de l’ile Maurice.
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre homélie en préparant les prières universelles pour la messe du dimanche.. Très profond et elle m’a aidé à mieux comprendre le vrai sens de l’eucharistie pour nous les baptisés..
La question de préparer et se préparer laisse à réfléchir.Préparer c’est bien mais se préparer est beaucoup mieux. Encore Merci pour ce partage.